Ce troisième week-end d’octobre s’annonce chargé pour les amateurs trail. En métropole, le Festival des Templiers devrait offrir un grand spectacle. Mais que dire du Grand Raid de la Réunion ? C’est l’un des ultras les plus réputés dans le monde, l’un des plus durs assurément. L’ambiance est unique, toute une île s’embrase et vit au rythme de cette belle fête. Certains pointent néanmoins l’absence des stars de la discipline. Tour d’horizon des coureurs à suivre.
Le niveau baisse-t-il réellement ?
Le choix de l’organisation de se retirer du circuit de l’Ultra Trail World Tour, après l’édition 2017 pendant laquelle Jim Walmsley avait dynamité la course avant d’abandonner et de laisser Benoit Girondel s’envoler vers la victoire, a laissé planer le doute sur le devenir du Grand Raid. Ce dernier restera évidemment très populaire aux yeux des traileurs du monde entier, il n’y a jamais eu de doute là-dessus. Par contre, beaucoup de gens se sont interrogés sur la présence future des meilleurs coureurs, qui bâtissent de plus en plus leur saison sur le calendrier de ce circuit. A l’époque, Robert Chicaud, l’homme emblématique à la tête de l’organisation, expliquait sur Imaz Press Réunion les raisons de ce retrait : “alors que les 5-6 courses en tête de liste du World Tour se voient alloués 1.300 points, le Grand Raid avait lui 1.000 points.” Surtout, “il n’y avait pas une cote d’amour particulière”. Si certaines des stars de la discipline viennent encore se frotter aux sentiers escarpés de l’île, cela se fait désormais au compte goute. En 2016 et 2018, François d’Haene était présent. En 2017, c’était Jim Walmsley qui était venu s’essayer sur ce gros défi. Mais qu’on se le dise, on est loin de la densité qu’il peut y avoir chaque année sur l’UTMB.
Qui pour remporter cette édition 2019 ?
Une fois que l’on a fait ce constat, il faut reconnaître qu’il y a malgré tout de très bons coureurs engagés chaque année.
- Benoit Girondel part forcément favori. Double tenant du titre, il adore cette épreuve, il bâtit toute sa saison autour de ce rendez-vous qui convient parfaitement à ses qualités.
- Derrière lui, Ludovic Pommeret pourrait en surprendre plus d’un. Jamais cité parmi les vainqueurs potentiels, le Français du team Hoka répond quasiment toujours présent. D’autant qu’il connaît bien cette course pour l’avoir couru à trois reprises, dont deux 2ème places en 2009 et 2014. Il sort d’une TDS réussie (3ème), il sera un candidat sérieux.
- Diego Pazos représentera nos amis suisses. Impressionnant au MIUT en début de saison, il devait participer à l’UTMB mais une blessure pendant l’été l’en a empêché. Sa préparation pour le Grand Raid a été un peu tronquée, mais il arrivera plein de fraîcheur et d’envie. Il faudra le suivre de près.
- L’inusable Antoine Guillon sera là, lui aussi. La victoire semble compliquée à aller chercher, mais l’Héraultais est d’une telle régularité qu’il suffit une défaillance devant pour qu’il en profite.
- Notons aussi la présence d’Arthur Joyeux-Bouillon, Jordi Gamito, Jean-Philippe Tschumi, Maxime Cazajou, Martin Kern…
Chez les femmes, la course sera très (très) ouverte. Pas de grandes favorites, mais beaucoup de prétendantes :
- la Suissese Laurence Yerly a la meilleure côte ITRA (709), mais cela ne veut pas dire grand-chose sur ce genre de course, d’autant qu’elle est plutôt habituée aux distances plus courtes autour de 50km.
- La vraie favorite est sans doute l’Américaine Sabrina Stanley, vainqueure en 2018 de la Hardrock 100, c’est une spécialiste de l’Ultra et ses performances sont assez impressionnantes même si elle reste peu connue en dehors des États-Unis.
- Chez les Françaises, Marion Delespierre, vainqueure de la Maxi-Race cette année s’essayera à une distance qu’elle ne connaît pas encore. C’est le gros objectif de sa saison, elle pourrait en surprendre plus d’un. La Guyanaise Carine Loyer devrait aussi jouer les premiers rôles. Les sentiers techniques ne lui font pas peur (elle a remporté la Transmartinique l’année dernière), ni la distance (29ème à la CCC cette année).