L’édition 2019 de la Maxi-Race a donné lieu à de nombreuses polémiques. Ravitaillements mais surtout bouchons ont fait réagir beaucoup de coureurs sur les réseaux sociaux. Retour sur cette 9ème édition, en vidéos.
La Maxi-Race : vivez la course reine de l’intérieur avec Vincent Gaudin
Après le Marathon des Sables qui a lancé sa saison, Vincent Gaudin, l’homme au chapeau, était présent sur la course « historique » de la Maxi-Race. Le tour du lac, 83km/5200m D+, ce n’est pas de tout repos, même lorsque l’on a son expérience. Il revient également sur les polémiques de cette édition en fin de vidéo. Un débrief toujours intéressant.
La Marathon Race : de la boue, du soleil et des paysages magnifiques
Vivez la course de l’intérieur et profitez de quelques panoramas magnifiques. La Marathon Race (40km/2500m D+) est aussi la deuxième partie de la Maxi-Race et la fin de l’Ultra Race. C’est sans doute la plus belle partie et cette année les coureurs ont eu la chance d’avoir le beau temps avec eux.
La réponse de Stéphane Agnoli, directeur de l’événement
La Salomon-GORE-TEX® MaXi-Race 2019 – 11 formats de course-, s’est déroulée ce week-end. Malgré une météo compliquée, qui a rendu les conditions de course difficiles et changeantes jusqu’au dernier moment, l’événement a pu se dérouler comme prévu et a permis aux coureurs de sillonner les montagnes autour du lac d’Annecy. Cette édition a néanmoins été marquée par des « bouchons », notamment sur la XXL-Race, la XL-Race mais surtout sur la Marathon-Race. L’organisation s’en est excusée par l’envoi d’un e-mail aux coureurs dès le lundi. Stéphane Agnoli, directeur de course, répond aux principales critiques et assume la responsabilité de ces dysfonctionnements.
Quelle est la cause de ces bouchons ?
En tant que directeur de course, mon rôle est d’absolument tout anticiper, mais sur cette édition, je n’ai pas pressenti ce phénomène de bouchon. Selon les retours des coureurs et des bénévoles, plusieurs paramètres se sont conjugués qui ont provoqué ces bouchons.
D’abord, nous avons effectivement pris cette année 300 coureurs de plus que l’année dernière, au départ de la Marathon-Race. L’afflux des demandes a été considérable : pour rappel, cette course a été complète en moins de 10 heures. Nous avons voulu contenter le plus grand nombre. C’était une erreur, et promis, je vais en tirer les leçons et ne suis pas près de dire « oui » à une quelconque demande hors quota, qu’elle provienne d’un coureur, d’un média ou d’un VIP.
Ensuite, la pluie des jours précédents et la présence de neige en quantité plus importante que les autres années sur le parcours a rendu les chemins boueux et glissants, ce qui a entraîné sur les passages techniques un fort ralentissement, plus important que je ne l’avais imaginé, et avec des répercussions sur les passages en aval. Cela s’est principalement concentré sur la Marathon-Race, au passage du pas de l’Aulps, mais également dès le samedi en haut du Semnoz pour les coureurs de la MaXi-Race.
Dans la nuit de samedi à dimanche, nous étions allés sur le terrain avec mon co-organisateur pour reconnaître l’état des chemins afin de valider le parcours ou de mettre en place le parcours de repli pour les coureurs du dimanche. Comme nous n’avons constaté aucun « danger », nous avons pris la décision de faire partir les coureurs sur le tracé initial.
Enfin, nous avons un système de ligne de départ par sas pour assurer la fluidité de la course. Mais nous avons fait le choix de ne contrôler que les premiers sas et de laisser les autres sas « sans contrôle », en comptant sur l’autonomie et la responsabilité des coureurs. C’est finalement utopique et c’est l’ensemble des sas que nous aurions dû « contrôler ».
Lorsque vous vous êtes rendu compte que le temps de déplacement des coureurs allait être ralenti par la boue et les bouchons, en avez-vous tenu compte pour les barrières horaires ?
Oui, nous en avons tenu compte. Le samedi, nous avons ajusté celle de Doussard, puis supprimé les barrières horaires sur le reste du parcours, pour tenir compte des conditions de course moins rapides. Le dimanche, nous avons neutralisé toutes les barrières horaires, pour que tout le monde puisse passer la ligne d’arrivée ! Sur les 1 992 coureurs au départ de la Marathon-Race, seules 63 personnes n’ont pas passé la ligne d’arrivée contre 85 à 90 les années précédentes. J’en profite pour remercier les jalonneurs et le staff de secours d’être restés plus longtemps que prévu sur le terrain malgré la pluie.
Avez-vous prévenu les coureurs que les barrières horaires allaient être décalées ou annulées ?
Non, c’est quelque chose qu’il n’est pas réellement possible de faire en temps réel, puisque cela se décide en fonction des temps de passage des coureurs. Le prestataire que l’on utilise pour le suivi et la densité des points de chronométrage intermédiaire (certains points n’étant pas visibles par le public), nous permet de savoir combien de personnes passeront dans les 20, 30 min suivantes et donc d’ajuster seulement 15-20 minutes, avant l’horaire initial de la barrière. Une fois la décision prise, il est impossible de prévenir rapidement l’ensemble des signaleurs sur le terrain et nous voulons à tout prix éviter que de mauvaises informations circulent auprès des coureurs. Nous ne prévenons donc que les chefs de poste au niveau des barrières horaires.
Il y a eu aussi des remarques sur le ravitaillement d’arrivée…
Nous l’avions précisé dans le livret coureur, sur notre site et via une information aux médias : nous voulions faire cette année un test en remplaçant le « classique repas d’arrivée » par une assiette de produits du terroir. Sans doute y a-t-il eu des incompréhensions, mais notre volonté était bel et bien de proposer une assiette « style apéritif » composée de produits locaux et biologiques, à déguster tranquillement avec un verre de boisson non alcoolisée bio. Nous voulions privilégier la qualité plutôt que la diversité et la quantité. La limonade et le cola bio coûtent plus cher que la bière et c’est une volonté de notre part de ne pas donner de boisson alcoolisée à l’arrivée (une bière, à déguster tranquillement chez soi, est donnée à tous les coureurs au retrait de leur dossard).
Un questionnaire de satisfaction va être envoyé aux coureurs en début de semaine prochaine. Une question porte sur ce choix d’aller vers les circuits courts et biologiques. Nous verrons alors si l’on renouvelle, améliore ou supprime l’expérience pour revenir à quelque chose de plus classique.
De nombreuses critiques parlent d’ « une usine à fric » ?
Cette remarque revient régulièrement sur beaucoup d’événements sportifs d’envergure dont la Salomon GORE-TEX®MaXi-Race. Nous assumons ce modèle de développement afin de pérenniser les emplois et de ne pas mettre en péril le projet des personnes qui s’investissent toute l’année pour que la course ait lieu.
Avez-vous imaginé des changements pour l’année prochaine ?
Depuis l’édition 2018, nous souhaitons changer le départ du Marathon-Race, mais n’avons pas encore validé ce changement pour cette année. Le départ ainsi que certains passages changeront et nous diminuerons le nombre de participants sur certaines courses, comme pour la Marathon-Race en repassant à 1 700 coureurs au lieu de 2 000. Je reste persuadé qu’il est possible de faire des événements qui regroupent plusieurs milliers de personnes autour de notre sport, tout en permettant à tous les participants de prendre du plaisir. Cette année, j’ai « loupé » un paramètre mais nous sommes déjà tous mobilisés pour analyser en détail ce qui s’est passé et rectifier pour les années à venir. Nous voulons poursuivre nos avancées écologiques sur nos ravitaillements en augmentant la part du biologique et du terroir, et supprimer les produits ancrés dans les habitudes, mais pas en adéquation avec la pratique sportive. Cette démarche se fait en transparence et nous communiquons là-dessus en amont, tout est par exemple indiqué sur notre site avant même l’ouverture des inscriptions.