Comme les chaussures, le choix en termes de frontales est aujourd’hui (très) important. Trop, serait-on tenter de dire tant il y a de nouvelles marques et des gammes toujours plus larges. Dans cet océan de lumière, Petzl garde une place dominante. Et pour rester au sommet, la marque mise sur la diversification de son offre en proposant un nouveau modèle : la Swift RL. Plus légère que la Nao +, plus puissante que la Bindi, elle semble sur le papier, un bon compromis. Présentation et test.
Présentation
Si vous avez déjà mis une Nao + sur votre tête, vous avez sûrement fait ces quelques constats : – l’éclairage est performant – L’autonomie est grande – Mais c’est son poids est conséquent et elle est assez encombrante
En développant la Switf RL, Petzl a cherché à corriger ces défauts, en proposant une frontale plus compacte sans faire de compromis sur la performance. Elle affiche ainsi une puissance de 900 lumens (au maximum) pour 100g seulement, et sans batterie déportée. Elle est par ailleurs résistante aux intempéries (IPX4), et fort heureusement d’ailleurs pour une frontale destinée à une pratique outdoor. Elle embarque une batterie rechargeable de 2350 mAh qui se recharge via un câble USB. En fonction de la puissance et du mode utilisés, l’autonomie varie de 2h à 100h.
Les modes d’éclairage, venons-en. La Swift RL embarque la technologie Reactive Lighting, invention de Petzl, qui est en fait un mode « intelligent » qui doit permettre d’optimiser l’éclairage. Lorsque ce mode est actif, la frontale analyse la luminosité extérieure grâce à un capteur et délivre automatiquement la puissance et le faisceau le plus adapté. Mais Petzl laisse la possibilité de régler la frontale manuellement, dans un mode standard.
© Petzl
Enfin, elle est commercialisée au prix de 100€.
Test en condition réelle : Ultra Harricana
Quoi de mieux qu’un Ultra et la nuit sombre des forêts sauvages du Québec pour voir si cette Swift RL tient ses promesses ? Début septembre, nous avons l’avons embarqué sur l’Ultra Harricana, épreuve de 125km dans la région de Charlevoix, au nord de Québec ville. Frontale obligatoire, évidemment.
Le contexte : Le départ de la course fut donné à 2h du matin, en pleine nuit. Jusqu’aux environs de 6h15, il était difficile de se passer d’un éclairage pour courir. À cette période de l’année, la nuit tombe aux alentours de 18h30. Je suis arrivé à 22h33, j’ai donc passé 8h18 de nuit au total. Je n’ai utilisé la Swift RL qu’en mode « standard » pendant la course, en variant de temps à autre la puissance. Je préfère largement ce mode et de manière générale j’aime lorsque l’on va à l’essentiel, sans fioriture. Même si je ne m’en suis pas servi, j’avais dans le sac, une frontale de rechange (la MH5 de Ledlenser). Néanmoins, j’ai aussi testé le mode Reactive Lighting, et je pourrai vous en donner un retour.
Mon avis : Je dois dire que je n’étais pas un grand fan de la Nao +, que j’ai pu essayer mais que je n’ai jamais adopté. Je la trouve trop lourde et trop encombrante. Jusqu’ici je lui préférais une frontale de la marque Stoots (petite entreprise iséroise) et depuis quelques mois la MH5 de Ledlenser. La Swift RL chamboule une nouvelle fois la hiérarchie. J’ai été convaincu, voici pourquoi :
L’autonomie En mode standard, et le plus souvent sur la puissance « moyenne » de 200lm, j’ai tenu sans souci les 8h dont j’avais besoin. Étonnant si l’on se rapporte au précédent tableau puisque celui-ci annonce 5h d’utilisation dans ce contexte…on ne va pas se plaindre. De manière générale, c’est une frontale qui s’adapte parfaitement à une utilisation en ultra trail, où l’on passe de longues heures dans le noir.
L’éclairage La lumière blanche est parfaite et le faisceau lumineux efficace. Celui-ci est d’ailleurs réglable : j’ai opté pendant la course pour le faisceau large permettant d’avoir une bonne vision d’ensemble. Le terrain était assez glissant et piégeux, mais je n’ai jamais eu de problème de vision.
L’utilisation Je préfère de loin les frontales simples d’utilisation. Lorsque l’on est dans la nuit sur ultra, on a finalement assez peu de neurones à mettre à disposition pour savoir comment allumer ou régler un tel accessoire. Plus c’est simple, mieux c’est. C’est d’ailleurs l’un des points que me fait apprécier la frontale Stoots et la MH5. En la matière, la Swift RL répond parfaitement à ce critère puisqu’il n’y a qu’un bouton qui permet de gérer l’ensemble : allumer/éteindre, régler la puissance et le mode d’éclairage et verrouiller. Il est très facile de la prendre en main.
Le confort Autre point essentiel lorsque l’on porte la frontale de longues heures d’affiler : le confort. Le premier point positif ici est le fait qu’il n’y ait pas de batterie déportée, qui de mon point de vue, est souvent gênant. Le bandeau n’est pas le plus simple à régler, mais une fois qu’il est ajusté à la taille de votre crâne ça ne bouge plus. La Swift RL est assez légère (moins que la Stoots et la MH5 néanmoins), on ne la sent que très peu. Un bon maintien, un confort général tout à fait correct, il n’y a que peu à redire.
Conclusion
La Swift RL n’est pas un modèle de plus, dans l’offre déjà très large de Petzl. Tout en ayant une grande autonomie et une très bonne qualité d’éclairage, sa légèreté (relative) et sa simplicité d’utilisation en font un modèle de choix pour tous ceux qui sont à la recherche d’une frontale pour courir au quotidien ou sur ultra.